cloud-computing.jpgDepuis quelques temps déjà, les utilisateurs d'informatique parlent du "cloud computing". De quoi s'agit-il ? Est-il dangereux ou utile ?

Le cloud computing (ou informatique dans le nuage) consiste à stocker à distance sur de gros serveurs des données qui résidaient traditionnellement sur le disque dur local de l'utilisateur. Cette technologie, qui a des avantages, n'est pas aussi sans risques, que nous devons examiner.

Utilisez-vous déjà le stockage et la consultation à distance de données personnelles, autrement dit, le cloud computing ?

Pour la majorité d'entre vous, la réponse est oui. Voici quelques exemples :
- consultation de votre compte bancaire ;
- déclaration de vos revenus sur le site des impôts ;
- achats et paiements sur internet ;
- hébergement de photos et partage avec des amis sur internet (type Picasa) ;
- utilisation d'un webmail, type Gmail (courrier stocké à distance, ailleurs que sur votre PC personnel) ;
- utilisation des réseaux sociaux (type Facebook) ;
- utilisation d'un GPS ; etc...

Alors, vous n'utilisez pas le cloud computing ?

Les bienfaits de cloud computing
Ce stockage à distance permet de mettre à l'abri vos données qui se trouvent ainsi préservées d'un crash de disque dur local, d'un vol éventuel, d'un incendie destructeur. Autre avantage non négligeable, cette technique permet le télétravail à plusieurs sur des données partagées, accessibles depuis de nombreux points du globe. Ceci permet également d'alléger le pool de matériel local, qui peut se trouver réduit à une simple console. Le fonctionnement de ce terminal peut alors se contenter d'un disque dur léger, avec un système d'exploitation et une mémoire pour l'utilisation locale.

Les dangers potentiels
En premier lieu, on pense au danger de pertes de données, dues à des problèmes techniques ou logiciels. Malgré toutes les garanties avancées par les hébergeurs, on peut se poser des questions concernant les problèmes récents de certains fournisseurs d'accès. En effet, les serveurs ne sont pas localisés en un endroit, mais répartis en divers lieux de la planète, soumettant ainsi les hébergeurs à des quantités de législations nationales différentes.
Deuxième danger : les hackers. A la place de ce terme, employons plutôt celui de pirates du net, qui ont compris que les données sont plus fragiles lorsqu'elles se déplacent, ou sont stockées à distance, tout comme autrefois (et aussi de nos jours) les pirates agissaient sur mer lors du transport de marchandises. Les pirates peuvent nuire de trois façons différentes :
- ils peuvent voler vos données personnelles et s'en servir pour leur profit (identifiants, mots de passe etc...)
- ils peuvent détruire les données ;
- ils peuvent enfin bloquer l' accès à vos données personnelles, ce qui, dans le cas de stockage à distance, devient catastrophique.
Troisième danger : la rupture de connexion qui, si elle se prolonge peut être extrêmement préjudiciable, et nous savons tous que cela peut se produire.
Quatrième risque : L'organisation de la société et de son système politique. Le cloud computing peut menacer à terme la démocratie. L'internet d'aujourd'hui est porteur des valeurs de liberté, d'émancipation et de culture. Sa structure fortement décentralisée (serveurs répartis sur la planète) rend difficile son contrôle par un petit groupe. Lorsque toutes les données seront concentrées "dans le nuage" entre les mains d'hébergeurs qui pourront fusionner, se racheter et se rapprocher de groupes politiques ou d'états, qu'en sera-t-il alors de la liberté du citoyen et de ses données personnelles ?
Citons la phrase parue dans "The-Innovation.eu" : Le Cloud Computing n’est donc pas neutre. Toute innovation intègre une conception de la société dans laquelle elle émerge et peut par la suite agir sur la façon dont une société se conçoit, évolue, voire même entre dans une crise de transformation.

En conclusion, doit-on condamner la notion "d'informatique dans le nuage ?" Sans doute pas, car ce serait abandonner l'utilisation d'internet, avec laquelle elle est très liée, ayant progressivement fusionné avec elle. Mais sans doute doit-on en faire une utilisation raisonnable et raisonnée. Il vaut mieux utiliser cette technologie moderne comme une sauvegarde, plutôt que comme un stockage exclusif. Considérons-la également comme un bon outil de travail partagé ou bien de consultation partagée, et nous éviterons tous déboires à venir. Souhaitons également que dans le futur les serveurs soient localisés sur le sol national et les données rapatriées, afin d'être gérées par la législation du pays de l'utilisateur.